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Le ministre de la justice, M. Levin, prend des mesures pour accroître son influence sur la Cour suprême israélienne

Le président israélien Isaac Herzog, le ministre de la Justice Yariv Levin et le président par intérim de la Cour suprême Uzi Vogelman posent pour une photo avec des juges nouvellement nommés à la résidence du président à Jérusalem, le 23 juin 2024. (Photo : Chaim Goldberg/Flash90)

La bataille entre la coalition de droite au pouvoir et le pouvoir judiciaire a atteint une impasse intéressante après une décision sans précédent du ministre israélien de la justice, Yariv Levin.

Cherchant à faire échouer une nomination de gauche à la présidence de la Cour suprême, M. Levin a proposé, à la dernière minute, tous les candidats à ce poste. Cette décision controversée avait pour but de forcer l'examen de tous les candidats, au lieu de la nomination automatique habituelle du candidat le plus ancien, à la suite de la vacance laissée par le départ à la retraite du juge Uzi Vogelman le 6 octobre.

La Haute Cour de justice avait précédemment ordonné à M. Levin de soumettre les noms de ses candidats à la présidence de la Cour dans un délai de deux semaines, et à quelques heures de la date limite, il a soumis tous les juges pour le poste.

La lettre de Levin désignant les 13 candidats commençait par ces mots : « En vertu de la saisie des pouvoirs du ministre de la justice par décret le 8 septembre 2024... » a été considérée comme une protestation et critiquée comme un trolling puéril.

M. Levin a souligné qu'en vertu de la loi, la commission doit être convoquée à la seule discrétion du ministre de la justice, en précisant que « chacun peut, dans un délai de 20 jours à compter de la date de publication des noms des candidats, contacter la commission pour lui demander, de manière motivée, de ne pas sélectionner tel ou tel candidat ».

Cependant, le comité de nomination des juges doit être convoqué 45 jours après l'annonce des candidats, conformément à l'ordonnance du tribunal qui lui a été imposée.

La coutume de l'ancienneté comme facteur décisif pour le poste de président de la Cour suprême signifie que le juge Isaac Amit, un libéral, serait théoriquement en mesure d'exercer un pouvoir contre le gouvernement. Levin a tenté d'introduire un nouveau système de nomination du président de la Cour suprême dans le cadre de la refonte du système judiciaire prévue par le gouvernement. Toutefois, ce contrôle judiciaire s'est heurté à une forte résistance de la part du pouvoir judiciaire et du Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël. De grandes manifestations publiques ont été organisées contre les changements apportés au système judiciaire, motivées par la crainte qu'un pouvoir trop important et non contrôlé ne revienne alors à la coalition au pouvoir.

Le Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël a fait pression pour qu'il soit ordonné à M. Levin d'organiser des votes sur la nomination de nouveaux juges à la Cour suprême en tant qu'organisation requérante, mais les juges présidents Yael Wilner, Ofer Grosskopf et Alex Stein ont refusé d'émettre cet ordre.

Dans son annonce, M. Levin a déclaré que le public pouvait envoyer une objection écrite à la nomination de chacun des juges, en donnant une adresse électronique à cet effet. Son action est perçue comme une tentative de faire traîner la procédure en invitant le public à intervenir. Tout en se conformant techniquement à l'ordre de la Cour, il a « grondé » la Cour tout en les nommant tous, dans l'espoir de briser le système.

Le candidat préféré de Levin est le juge conservateur Yosef Elron, mais la tentative d'empêcher le juge Isaac Amit d'accéder au poste sera contrecarrée si les autres candidats se retirent des nominations.

À ce jour, tous les juges de la Cour suprême, à l'exception d'Amit et d'Elron, ont choisi de retirer leur nom, privilégiant le système en place qui honore l'ancienneté. Malgré cela, M. Levin a déclaré qu'il continuerait à prendre en considération tous les candidats à la présidence de la Cour suprême.

Jo Elizabeth s'intéresse beaucoup à la politique et aux développements culturels. Elle a étudié la politique sociale pour son premier diplôme et a obtenu une maîtrise en philosophie juive à l'université de Haïfa, mais elle aime écrire sur la Bible et son sujet principal, le Dieu d'Israël. En tant qu'écrivain, Jo Elizabeth passe son temps entre le Royaume-Uni et Jérusalem, en Israël.

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