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Le dernier barrage de roquettes en provenance de Gaza met en évidence les tensions au sein du gouvernement israélien concernant le retrait des troupes

Le membre du cabinet de sécurité Sa'ar qualifie la baisse de l'intensité des combats d'"erreur".

Des hommes se tiennent à côté d'un bâtiment endommagé par une roquette tirée depuis la bande de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas, à Netivot, dans le sud d'Israël, le 16 janvier 2024. (Photo : REUTERS/Amir Cohen)

Le barrage de roquettes d'une ampleur inhabituelle tiré mardi depuis le centre de la bande de Gaza en direction de la ville israélienne de Netivot a une nouvelle fois mis en lumière les divergences de plus en plus profondes entre les dirigeants politiques israéliens quant à la gestion de la guerre.

Les dirigeants politiques du cabinet de guerre et du cabinet de sécurité d'Israël, responsables de la direction de l'effort de guerre, sont divisés en deux camps sur cette question, indépendamment des lignes de parti.

Le ministre de la défense Yoav Gallant (Likoud) et les ministres Benny Gantz et Gadi Eisenkot (Unité nationale) représentent le camp qui semble prêt à faire passer la guerre à une phase moins intensive, voire, dans le cas de Gantz et Eisenkot, à envisager un arrêt complet des combats en échange d'un accord sur les otages.

D'autre part, le ministre Gideon Sa'ar s'est positionné du côté des membres du cabinet de guerre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu (Likoud) et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, en qualifiant publiquement le retrait d'"erreur".

Après le barrage de dizaines de roquettes de mardi, tirées depuis la zone d'où la 36e division de FDI venait de se retirer la veille, Sa'ar a demandé une réunion du cabinet de sécurité pour discuter de la question.

"Salutations de la réalité. Les objectifs n'ont pas encore été atteints. La guerre ne doit pas être arrêtée avant que les objectifs ne soient atteints. Il ne faut pas baisser la pression militaire. Il faut l'augmenter", a-t-il commenté à propos des informations faisant état d'une attaque à la roquette contre X.

"Diminuer l'intensité de l'activité des FDI dans la bande de Gaza et réduire la taille des forces qui s'y trouvent dans la situation actuelle est une erreur", a ajouté M. Sa'ar.

Dans un clin d'œil aux pressions américaines sur Israël pour qu'il réduise l'intensité de la guerre, il a également insisté sur le fait que les décisions de poursuivre l'opération devraient être prises en fonction des progrès opérationnels, et non en fonction des calendriers.

Les commentaires de Sa'ar mardi ont suivi des points similaires qu'il avait soulevés la veille au soir en critiquant Gallant pour avoir laissé entendre que l'opération terrestre des FDI dans le sud de la bande de Gaza s'arrêterait bientôt.

"Je suis opposé à l'idée de quitter Khan Younis tant que nous n'aurons pas progressé sur la question des otages et de l'élimination des dirigeants du Hamas. Il n'y a actuellement aucune ébauche [d'accord sur les otages] que quiconque propose d'accepter", a-t-il déclaré à la chaîne d'information israélienne Channel 12. "Nous devons terminer le travail.

Plus tôt dans la journée, M. Gallant avait annoncé : "La phase de manœuvres intensives est terminée dans le nord de la bande de Gaza, dans le sud de la bande de Gaza, elle se terminera bientôt... Au début des combats, nous avons précisé les étapes et nous avons dit clairement que la phase de manœuvres intensives dans la bande de Gaza durerait environ 3 mois."

Lundi, le chef d'état-major des FDI, le Lt.-Gen. Herzi Halevi a averti que le manque de vision stratégique de l'échelon politique pour la bande de Gaza après la guerre pourrait mettre en péril les réalisations de l'armée, car les troupes sont retirées sans un concept clair de ce qui devrait se passer par la suite.

Selon un rapport de la radio de l'armée, les responsables de la sécurité israélienne voient déjà des signes inquiétants du Hamas qui tente de rétablir ses institutions civiles dans les zones du nord de la bande de Gaza, où les FDI ont déjà retiré un grand nombre de leurs troupes.

"La principale préoccupation des services de sécurité est la possibilité que le Hamas parvienne à restaurer ses capacités militaires dans la région également", selon le rapport.

Les soldats ont trouvé 60 roquettes prêtes à être lancées à Beit Lahia et ont tué neuf terroristes en un seul engagement dans le camp de réfugiés d'Al-Shati.

En outre, une dizaine de roquettes ont été tirées hier depuis Beit Hanoun sur Sderot, avant la salve encore plus importante d'aujourd'hui en direction de Netivot.

"La décision de passer à des raids ciblés au niveau de la brigade dans le nord de la bande de Gaza a-t-elle été prise trop tôt, et aurait-il été préférable de laisser une division entière pour des manœuvres massives dans la région et de ne pas réduire ses forces ?" sont les interrogations du correspondant militaire de la radio de l'armée.

"Comment est-il possible qu'il n'y ait toujours pas eu une seule discussion sérieuse au sein du cabinet sur la question du contrôle de Gaza "le jour d'après", alors que les forces des FDI se sont retirées du nord de la bande et y ont laissé un tel vide ?".

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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