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La Hongrie bloquerait la déclaration de l'UE contre l'opération militaire israélienne à Rafah

Peter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères (Photo : Bernadett Szabo/REUTERS)

Le Jerusalem Post a rapporté lundi que la Hongrie a bloqué à deux reprises les tentatives de l'Union européenne de faire une déclaration consensuelle contre l'opération militaire israélienne prévue contre le Hamas dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, où le gros des terroristes du Hamas est censé être concentré.

Le responsable de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, aurait tenté d'unir les 27 États membres derrière une déclaration appelant à une "pause humanitaire immédiate" dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, une décision qui, selon Israël, permettrait au Hamas de se regrouper et de réarmer ses éléments terroristes.

Selon le rapport, M. Borell a finalement réussi à convaincre tous les États membres de l'UE, à une exception près : la Hongrie.

"La Hongrie est restée seule dans l'UE", ont déclaré des sources diplomatiques anonymes au Jerusalem Post.

Le ministre israélien des affaires étrangères, Israël Katz, qui a récemment participé à la conférence annuelle de Munich sur la sécurité en Allemagne, aurait demandé à son homologue hongrois, Péter Szijjártó, d'intervenir au nom d'Israël et de mettre un terme à la tentative diplomatique de M. Borell de lier les mains de l'État juif dans la lutte actuelle contre le Hamas.

Le ministre hongrois des affaires étrangères a ensuite informé M. Katz que Budapest l'avait "empêché", un message que M. Katz a ensuite transmis au Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Bien que les déclarations de consensus anti-israélien de Borell n'aient pas été rendues publiques, les sources diplomatiques ont souligné que si elles avaient abouti, elles auraient causé de "graves dommages" à Israël en supprimant "l'option et la possibilité d'une action [des FDI] à Gaza", faisant probablement référence à l'opération attendue des FDI contre le Hamas à Rafah.

Frustré par l'opposition de la Hongrie, le responsable de la politique étrangère de l'UE a admis qu'il n'était pas parvenu à obtenir une déclaration consensuelle de l'UE sur la guerre à Gaza.

"Je sais que s'il n'y a pas d'unanimité, il n'y a pas de position de l'UE", a déclaré M. Borell. Malgré ce revers diplomatique, il a insisté sur le fait que sa politique à l'égard de Gaza bénéficiait d'un soutien massif de la part de l'Europe.

"Mais il peut y avoir une position basée sur une large majorité, et sans être une position formelle de l'UE, il s'agit néanmoins d'une position majoritaire. Et 26 sur 27 est en effet une position majoritaire", a estimé M. Borell.

Il a souligné que 26 des 27 États membres de l'UE "demandent une pause humanitaire immédiate [dans la guerre]. Cela signifie un arrêt des opérations militaires, une pause immédiate qui conduirait à un cessez-le-feu durable".

M. Borell s'est montré très critique à l'égard de l'État juif et a tendance à ignorer ou à rejeter les menaces sécuritaires complexes auxquelles Israël est confronté sur de multiples fronts. En janvier, M. Borell a reproché à M. Netanyahou de s'opposer à la solution à deux États préconisée par la communauté internationale.

"Quelles sont les autres solutions qu'ils ont en tête ? Faire partir tous les Palestiniens ? Les tuer ?" a demandé M. Borell en s'adressant aux ministres des affaires étrangères de l'UE.

"Ce que nous voulons, c'est construire une solution à deux États. Alors parlons-en", a ajouté M. Borell, ignorant que l'organisation terroriste Hamas et l'Autorité palestinienne (AP) s'opposent toutes deux au droit à l'existence d'Israël.

En revanche, la Hongrie est devenue l'un des plus proches alliés d'Israël au sein de l'Union européenne. Les deux pays partagent le même scepticisme à l'égard des décideurs politiques de l'UE dans la capitale européenne, Bruxelles.

En janvier 2023, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a décrit Israël et la Hongrie comme deux "pays conservateurs prospères".

"Construire une communauté conservatrice est une tâche difficile. Mais la Hongrie et Israël ont déjà obtenu d'excellents résultats", a déclaré M. Orbán.

Depuis le début de l'année 2023, des informations non confirmées indiquent que la Hongrie envisage de transférer son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, mais cela ne s'est pas encore concrétisé.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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