L'antisémitisme en France est une "nouvelle routine", selon le Service de protection de la communauté juive de France
Le directeur général du SPCJ a rejeté les prédictions extrêmes concernant les juifs en France
Les niveaux élevés d'antisémitisme sont la nouvelle norme en France, selon le PDG du Service de protection de la communauté juive de France (SPCJ).
Dans une interview accordée au Jerusalem Post mardi, le PDG du SPCJ a déclaré qu'il avait espéré que les incidents antisémites commenceraient à diminuer après une augmentation de 1000% des incidents antisémites enregistrés en 2023 par rapport à l'année précédente. Cependant, comme les rapports d'antisémitisme se sont maintenus à des niveaux élevés en 2024, il a noté qu'il semblait s'agir de la "nouvelle routine" en France.
Le SPCJ a été créé en 1980 à la suite de l'attentat de la rue Copernic à Paris. Il s'agit d'une organisation apolitique à but non lucratif qui se consacre à la protection de la vie juive sous ses diverses formes dans toute la France et qui collabore étroitement avec le ministère français de l'intérieur pour surveiller les incidents antisémites et y répondre, notamment par une protection physique telle que des caméras, des portes sécurisées et des systèmes d'alarme.
L'écrasante majorité des agressions antisémites ont lieu dans la rue ou à proximité du domicile, selon les registres du SPJC. Environ 60 % des activités antisémites subies par les Juifs de France impliqueraient des actes de violence et de harcèlement verbal et physique. Les 40 % restants sont des attaques contre des entreprises et des institutions juives.
En 2023, selon les données du SPCJ, 31,9 % des incidents antisémites se sont produits dans des propriétés privées et 20,4 % dans des rues publiques.
Toutefois, le chef du SPCJ a déclaré que les Juifs français devaient être réalistes, reconnaître le danger mais aussi le fait qu'il existe des organisations qui cherchent à les protéger.
"Je ne dirai pas qu'il n'y a pas d'avenir en France - notre mission est d'assurer l'avenir des Juifs de France", a-t-il déclaré.
Le SPCJ compte des dizaines d'employés et des milliers de bénévoles dans toute la France, mais il est contraint d'opérer sous le radar, car les groupes antisémites cherchent des occasions de recueillir des informations pour préparer des attaques. Il a indiqué que les groupes anti-israéliens recherchent généralement les événements juifs ou israéliens à venir dans toute la France afin d'organiser des protestations et des manifestations.
Les efforts du SPCJ pour lutter contre l'antisémitisme comprennent une formation sur les mesures à prendre en cas d'urgence, notamment en cas d'incidents dans les écoles, les synagogues et les supermarchés. L'un des domaines d'éducation s'adresse aux enfants pour leur apprendre à être des "Juifs forts et fiers" et préparer les Juifs français à faire preuve de résilience face aux attaques antisémites.
Le mois dernier, après la victoire de l'extrême gauche aux élections, les Juifs de France ont exprimé leur crainte qu'il n'y ait plus d'avenir pour eux dans le pays. Avant les élections, le grand rabbin Moshe Sebbag, de la Grande Synagogue de Paris, a conseillé aux jeunes Juifs français de partir en Israël.
"Il est clair aujourd'hui qu'il n'y a pas d'avenir pour les Juifs en France", a déclaré M. Sebbag. "Je dis à tous les jeunes de partir en Israël ou dans un pays plus sûr."
Avigdor Liberman, homme politique israélien de droite et chef du parti Yisrael Beytenu, s'est fait l'écho de la déclaration du rabbin.
"J'appelle les Juifs français à quitter la France et à immigrer dans l'État d'Israël. Le temps presse", a déclaré M. Liberman.
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.