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La Commission Nagel met en garde Israël contre une éventuelle guerre avec la Turquie, tout en appelant à la confrontation avec l'Iran

La Commission semble exprimer une vision pessimiste des relations entre le nouveau gouvernement syrien et la Turquie

L'ancien chef du Conseil national de sécurité, Yaakov Nagel, lors de la conférence et de l'exposition Cybertech Israel à Tel Aviv, le 26 janvier 2016. Photo de Miriam Alster/FLASH90.

Une commission du gouvernement israélien a publié dans son dernier rapport un avertissement sévère sur la possibilité d'un conflit avec la Turquie.

Le "Comité pour l'évaluation du budget de l'établissement de défense et de l'équilibre des pouvoirs" est dirigé par l'ancien chef du Conseil de sécurité nationale, Yaakov Nagel, et est souvent appelé dans les médias hébreux "Commission Nagel" ou "Comité Nagel".

La commission a été créée en 2023, avant le déclenchement de la guerre, pour formuler des recommandations à l'intention du ministère de la défense concernant les zones de conflit possibles auxquelles Israël devra faire face dans les années à venir.

Bien que le rapport se concentre principalement sur l'Iran, qui représente la plus grande menace pour Israël dans les années à venir, il contient également un avertissement sobre sur la possibilité d'un conflit avec la Turquie, en particulier après le renversement du régime de Bachar el-Assad et la montée en puissance de groupes rebelles affiliés à la Turquie pour diriger le nouveau gouvernement.

Le rapport aborde brièvement le statut complexe de la Turquie dans la région et l'évolution de ses relations avec Israël au cours des dernières années. La Turquie est un acteur régional majeur avec une présence militaire significative en dehors de ses propres frontières. Cela est particulièrement visible en Syrie et en Libye, où ses actions ont eu un impact sur la situation sur le terrain.

La commission affirme qu'Israël doit tenir compte des défis stratégiques posés par la Turquie, en notant l'évolution de l'équilibre des pouvoirs suite à la guerre d'Israël contre le Hezbollah et le Hamas, ainsi que la capacité d'Ankara à tirer parti de ses liens diplomatiques et militaires pour influencer d'autres pays de la région.

Plus précisément, la commission a recommandé à Israël de se préparer largement à d'éventuels scénarios de confrontation militaire dans la région du nord (Syrie), où la Turquie a investi beaucoup d'argent et de forces.

"Le problème s'intensifiera si le pouvoir syrien devient, dans la pratique, un émissaire turc, dans le cadre de la réalisation du rêve turc de redonner à la couronne ottomane sa gloire d'antan", indique le rapport.

"La présence d'émissaires turcs ou de forces turques en Syrie est susceptible d'aggraver le danger direct d'hostilités turco-israéliennes."

La commission a lancé un avertissement : "Le développement de liens solides [par le nouveau gouvernement syrien] avec la Turquie raccourcira le processus de création d'une nouvelle menace syro-turque".

Le rapport met également en garde contre les dangers que représente une force djihadiste sunnite extrémiste aux frontières de la Jordanie, car elle pourrait susciter et encourager la montée de groupes militants dans le royaume, qui a souvent lutté pour contenir l'agitation palestinienne.

La Turquie est également un concurrent sur le marché mondial des exportations d'armes. L'industrie plus développée du pays lui permet d'offrir des solutions militaires avancées, souvent à bas prix et avec un approvisionnement rapide, ce qui la place en concurrence directe avec les entreprises de défense israéliennes.

La Commission Nagel a recommandé qu'Israël s'assure un avantage qualitatif et technologique, tout en maintenant sa supériorité opérationnelle sur le marché de la défense. Le rapport fait également état d'éventuelles pressions diplomatiques exercées par la Turquie sur les pays qui envisagent d'acheter des produits de défense israéliens, ce qui affecte encore davantage la position stratégique d'Israël.

Malgré les bonnes relations antérieures entre Israël et les États-Unis sous la présidence de Donald Trump, le rapport recommande qu'Israël poursuive une stratégie visant à être en mesure de se défendre seul, sans aucune aide étrangère. Il recommande donc qu'Israël commence à constituer les forces et les armes nécessaires pour être en mesure d'attaquer l'Iran et de surmonter une guerre avec la Turquie par ses propres moyens.

À la réception du rapport, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré : "Nous savons depuis des années que l'Iran est la plus grande menace pour nous, à la fois directement et par l'intermédiaire de ses mandataires. Bien entendu, nous avons pris soin de frapper très fort cet axe. Mais nous avons été témoins du fait que a) il existe toujours et que b) des forces supplémentaires sont entrées sur le terrain, et nous devons toujours être prêts à faire face à ce qui peut arriver."

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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