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5 choses que le Président français Macron a dû oublier à propos d'Israël

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Président français Emmanuel Macron assistent à une conférence de presse conjointe à Jérusalem, Israël, le 24 octobre 2023. (Photo : Photo by Christophe Ena/Pool/ABACAPRESS.COM)

Les récents commentaires du Président français Emmanuel Macron sur Israël ont fait froncer les sourcils et suscité la controverse. Ses déclarations révèlent un manque de compréhension préoccupant de l'histoire d'Israël et des réalités géopolitiques actuelles. Explorons cinq aspects cruciaux que Macron semble avoir négligés :

1. La naissance d'Israël : Plus qu'une simple résolution de l'ONU

L'affirmation de M. Macron selon laquelle Israël a été « créé par une décision de l'ONU » simplifie à l'extrême un processus historique complexe. Si les Nations unies ont effectivement joué un rôle, la création d'Israël a été beaucoup plus nuancée et a fait l'objet d'une lutte acharnée :

L'Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 181 en novembre 1947, recommandant la partition de la Palestine mandataire en deux États, l'un juif et l'autre arabe. Il s'agissait toutefois d'une simple recommandation non contraignante, et non de la création juridiquement contraignante d'un État. Les États arabes ont rapidement rejeté ce plan de partage, ouvrant ainsi la voie au conflit.

La naissance effective d'Israël a eu lieu à la suite d'une série d'événements décisifs :

- La déclaration d'indépendance de David Ben-Gourion, le 14 mai 1948

- la guerre israélo-arabe de 1948, également connue sous le nom de guerre d'indépendance d'Israël

- le sacrifice et la détermination des combattants juifs qui ont défendu l'État naissant.

Comme l'a souligné avec justesse le Premier Ministre Benjamin Netanyahu, Israël a été « créé par le sacrifice des courageux combattants de sa guerre d'indépendance », et non par un simple décret de l'ONU.

En outre, la déclaration de M. Macron ne tient pas compte d'un contexte historique crucial :

- La déclaration Balfour de 1917, qui soutenait la création d'une patrie juive

- le lien de longue date entre le peuple juif et la terre, qui remonte à plus de 3 500 ans.

En réduisant la fondation d'Israël à une décision de l'ONU, Macron ne tient pas compte des efforts diplomatiques complexes, des luttes militaires et des liens historiques profonds qui ont véritablement donné naissance à l'État.

2. Le droit inaliénable d'Israël à l'autodéfense

Les critiques de Macron sur les opérations militaires d'Israël au Liban et à Gaza semblent ignorer un principe fondamental du droit international : le droit d'une nation souveraine à l'autodéfense. Cette omission est particulièrement flagrante compte tenu des défis permanents auxquels Israël est confronté en matière de sécurité.

Le Hamas, reconnu comme une organisation terroriste par la France et de nombreux autres pays, a un long passé d'attaques contre des civils israéliens. L'attentat du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort d'environ 1 200 Israéliens et la prise de plus de 250 otages, est un rappel brutal des menaces auxquelles Israël est continuellement confronté.

De même, le Hezbollah au Liban représente une menace importante pour la frontière nord d'Israël. Le groupe a accumulé un vaste arsenal de roquettes et se livre régulièrement à des provocations transfrontalières.

Les opérations militaires d'Israël ne sont pas menées dans le vide, mais constituent des réponses à des menaces réelles et imminentes pour ses citoyens. En appelant à un embargo sur les livraisons d'armes à Israël, M. Macron risque de compromettre la capacité d'Israël à se défendre contre ces menaces permanentes. Cette position pourrait être interprétée comme un encouragement indirect à des groupes tels que le Hamas et le Hezbollah, ce qui risquerait d'aggraver encore le conflit.

3. La controverse sur l'exposition Euronaval : Un faux pas diplomatique

Le différend concernant la participation d'entreprises israéliennes au salon de la défense Euronaval a mis en lumière une maladresse diplomatique importante dans la position de la France à l'égard d'Israël. Dans un premier temps, des informations ont laissé entendre que les entreprises israéliennes étaient interdites d'accès à l'exposition, ce qui aurait constitué une grave entorse à la diplomatie.

Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a précisé par la suite que les entreprises israéliennes dont les équipements n'ont pas été utilisés dans le cadre d'actions offensives à Gaza et au Liban seraient autorisées à participer, mais l'incident a tout de même soulevé des questions quant à l'engagement de la France à traiter Israël de manière équitable dans les forums internationaux.

Il convient également de mentionner qu'au moins une entreprise française participant au salon de la défense Euronaval a fourni au Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran des systèmes de radar naval à longue portée (170 km). Cette même entreprise fournit également des équipements de navigation aux navires des garde-côtes iraniens. Neuf autres entreprises françaises présentes au salon sont des fournisseurs autorisés de l'industrie pétrolière iranienne, certaines ayant des liens avec des organisations liées aux gardiens de la révolution.

4. L'efficacité limitée de la FINUL au Sud-Liban

Les critiques formulées par M. Macron à l'encontre des opérations menées par Israël à proximité des forces de maintien de la paix de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) dans le sud du Liban reflètent une mauvaise compréhension de la situation complexe qui prévaut à la frontière israélo-libanaise. Alors que le mandat de la FINUL est de surveiller la cessation des hostilités entre Israël et le Liban, son efficacité a été remise en question à plusieurs reprises en raison de la présence et des activités continues du Hezbollah dans le sud du Liban.

Israël a toujours affirmé que la FINUL n'était pas sa cible et a demandé à la force de maintien de la paix de se retirer des zones où les FDI mènent des opérations contre le Hezbollah. La présence de la FINUL n'a pas empêché le Hezbollah de renforcer ses capacités militaires près de la frontière israélienne, ce qu'Israël considère à juste titre comme une menace importante.

La position de M. Macron sur cette question ne tient pas compte des limites de l'efficacité de la FINUL à empêcher les activités du Hezbollah. Elle néglige également les préoccupations légitimes d'Israël en matière de sécurité et son droit à prendre des mesures pour protéger ses citoyens des menaces transfrontalières.

5. L'histoire complexe de la France en matière d'antisémitisme

Lorsqu'ils critiquent Israël, les dirigeants français doivent impérativement garder à l'esprit l'histoire complexe de la France avec sa population juive et l'antisémitisme. La France a une longue relation, parfois troublée, avec sa communauté juive :

- l'affaire Dreyfus, qui a révélé un antisémitisme profondément enraciné dans la société française au tournant du XXe siècle

- La collaboration du régime de Vichy avec l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a conduit à la déportation et à l'assassinat de milliers de Juifs français.

Bien que la France ait déployé des efforts considérables pour faire face à cette histoire et lutter contre l'antisémitisme, ces dernières années ont été marquées par une augmentation inquiétante des incidents antisémites dans le pays. Selon le ministère français de l'Intérieur, 1 676 actes antisémites ont été enregistrés en France en 2023, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux années précédentes.

Dans ce contexte, les critiques de M. Macron à l'égard d'Israël, en particulier lorsqu'elles semblent négliger ou minimiser les menaces qui pèsent sur les civils israéliens, peuvent être considérées comme insensibles aux préoccupations des communautés juives en France et dans le monde. Il est essentiel que les dirigeants français abordent ces questions en étant conscients de cette toile de fond historique et des défis permanents auxquels sont confrontées les communautés juives.

Si les appels de Macron à protéger la vie des civils sont importants, ses déclarations et ses actions concernant Israël ont souvent manqué de nuance et de contexte historique. Une approche plus équilibrée, reconnaissant à la fois les préoccupations sécuritaires d'Israël et la nécessité de minimiser les pertes civiles, serait plus constructive pour relever les défis complexes du conflit au Moyen-Orient. Il est temps pour Macron de réévaluer sa position, de reconnaître ces aspects négligés et d'œuvrer à la construction d'une relation plus constructive et plus respectueuse avec Israël et la communauté juive.

Tolik est un producteur et scénariste israélien dont la carrière dans les médias israéliens est très variée. Il a écrit pour de nombreuses émissions télévisées israéliennes populaires et a contribué à divers réseaux de télévision et journaux. Il possède une expérience en matière d'écriture de scénarios, de rédaction et de publicité.

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