Poutine exhorte le régime iranien à éviter les victimes civiles lors de l'attaque prévue contre Israël

Le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, a exhorté lundi les responsables iraniens à modérer leur menace d'attaque contre Israël et à éviter les victimes civiles. Le message, transmis au nom du président Vladimir Poutine, déconseillait de viser les civils israéliens, selon deux sources iraniennes de haut rang qui se sont entretenues avec Reuters.

Lors de sa visite à Téhéran lundi, M. Shoigu a rencontré le président iranien nouvellement élu, Masoud Pezeshkian, et s'est engagé à "coopérer pleinement avec l'Iran". Selon le Conseil suprême de sécurité nationale iranien (SNSC), la visite de M. Shoigu visait à renforcer les relations politiques et sécuritaires tout en abordant les questions régionales et internationales.

M. Pezeshkian aurait déclaré à M. Shoigu que le régime islamique souhaitait développer ses relations avec la Russie.

"La Russie fait partie des pays qui ont soutenu la nation iranienne dans les moments difficiles", a déclaré M. Pezeshkian à M. Shoigu, selon les médias d'État iraniens.

Le président iranien a également déclaré que la coopération entre l'Iran et la Russie "dans la promotion d'un monde multipolaire conduira certainement à une plus grande sécurité et à une plus grande paix dans le monde".

L'Iran et la Russie ont renforcé leur coopération ces dernières années, en particulier depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022. Plus récemment, les deux pays ont renforcé leur coopération militaire et en matière de renseignement. En outre, l'Iran fournit à la Russie des drones de fabrication iranienne destinés à être utilisés contre l'Ukraine.

La Russie a "fermement condamné" l'assassinat ciblé du chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, le qualifiant "d'assassinat très dangereux".

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré : "Nous pensons que de telles actions sont dirigées contre les tentatives d'établir la paix dans la région et qu'elles peuvent déstabiliser de manière significative une situation déjà tendue."

Le régime islamique a déclaré qu'il répondrait "sévèrement" à l'assassinat par Israël de Haniyeh à Téhéran, ainsi qu'à l'assassinat ciblé de Fuad Shukr, bras droit et conseiller du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Une source proche du Hezbollah a déclaré qu'une attaque iranienne contre Israël était "inévitable".

Dans un éditorial du week-end, le journal d'État iranien Kayhan a averti que sa prochaine attaque viserait des zones clés à l'intérieur d'Israël, notamment Tel-Aviv, Haïfa, des centres stratégiques et les domiciles de responsables israéliens.

L'éditorial précise que cette attaque sera différente de l'attaque directe de l'Iran contre Israël en avril.

"Cette fois, la punition des sionistes sera plus variée, plus intégrée et plus douloureuse. Les attaques iraniennes d'il y a cinq mois ont été menées à partir de quelques villes iraniennes seulement, et dans un entonnoir étroit", menace l'éditorial, traduit par MEMRI.

"Il y a dix jours, le Hezbollah a publié des photos de l'infiltration du drone Hudhud 3 dans le ciel de la Galilée et de Haïfa, [au cours de laquelle il] a documenté des rues, des bâtiments et des sites militaires. Cette pénétration réussie a été effectuée alors que les systèmes de défense aérienne et les radars d'Israël étaient en état d'alerte..."

"Cette fois, cependant, les zones profondes telles que Tel Aviv, Haïfa et les centres stratégiques, et en particulier les résidences de plusieurs hauts fonctionnaires accusés de crimes récents, figurent parmi les cibles. De même, cette fois-ci, en plus de causer des dommages stratégiques, les opérations spéciales doivent se concentrer sur les pertes douloureuses."

"D'autres cibles de représailles figurent sur la liste des punitions : les navires du régime sioniste contraints de naviguer de l'océan Indien [autour de l'Afrique] à la Méditerranée, et si jusqu'à présent ils n'ont été que légèrement endommagés, ils seront désormais la cible d'attaques visant à causer de lourdes pertes et à les couler".

"L'économie israélienne ne sera pas non plus à l'abri de ces représailles. Dès à présent, avant même le début de l'opération, les compagnies aériennes européennes et américaines ont annulé leurs vols vers les territoires occupés [c'est-à-dire Israël]."

Lisez la traduction en anglais complète de l'article de Kayhan ici.