La France s'engage à progresser rapidement vers une "solution à deux États", déclare le président français Macron après un appel téléphonique avec Abbas, le président de l'Autorité palestinienne.
Macron s'attire les critiques enflammées du Premier ministre Netanyahu et de son fils Yair

La France pourrait reconnaître un État palestinien dans les prochains mois, a confirmé le président français Emmanuel Macron après un appel téléphonique avec le président de l'Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas.
La déclaration de Macron dans un post sur 𝕏 fait écho à une remarque similaire qu'il a faite la semaine dernière, qui a suscité de vives critiques de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son fils incendiaire, Yair.
Selon l'agence de presse WAFA, gérée par l'Autorité palestinienne, Abbas a insisté sur "la nécessité urgente d'un cessez-le-feu et de l'acheminement rapide de l'aide humanitaire" à Gaza, ainsi que sur son "rejet ferme" de toute relocalisation des habitants de la bande de Gaza.
En outre, Abbas et Macron ont discuté des plans visant à ce que l'Autorité palestinienne prenne le contrôle de la bande de Gaza après la guerre, l'objectif étant "la légitimité internationale, un seul système, une seule loi et une seule source légitime d'armes".
Dans un message en hébreu sur son compte officiel 𝕏, Macron a écrit : "La France mobilise toutes ses forces pour parvenir à la libération de tous les otages, renouveler un cessez-le-feu stable et assurer un accès immédiat de l'aide humanitaire à Gaza."
"Il est essentiel de construire un cadre pour le jour d'après : Désarmer le Hamas et le faire disparaître de la scène, établir un gouvernement crédible et réformer l'Autorité palestinienne. Ces étapes permettront, dans le cadre de la conférence de juin, de progresser vers une solution politique à deux États, pour la paix et la sécurité de tous."
Ces propos font suite à des commentaires similaires que Macron a faits lors d'une émission de France 5 mercredi, où il a suggéré que la France pourrait reconnaître un "État palestinien" lors d'une prochaine conférence de l'ONU en juin, afin de susciter une reconnaissance réciproque d'Israël par les nations arabes.
"Nous devons aller vers la reconnaissance (d'un État palestinien). Et donc, dans les mois qui viennent, nous le ferons. Je ne le fais pas pour plaire à qui que ce soit. Je le ferai parce qu'à un moment donné, ce sera juste", a déclaré Macron.
"Et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective qui doit aussi permettre à ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que beaucoup d'entre eux ne font pas."
La France ne reconnaît pas actuellement un État palestinien, alors qu'environ 150 nations le font déjà, dont plusieurs pays européens.
Dans un autre post sur 𝕏, Macron a réitéré : "Je soutiens le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, tout comme je soutiens le droit des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, tous deux reconnus par leurs voisins. La prochaine conférence sur la solution des deux États en juin prochain doit être un tournant."
Screw you! Yes to independence of New Caledonia! Yes to independence to French Polynesia! Yes to independence of Corsica! Yes to independence of the Basque Country! Yes to independence of French Guinea! Stop the neo imperialism of France in west Africa! https://t.co/Vwa3a8fN2c
— Yair Netanyahu🇮🇱 (@YairNetanyahu) April 12, 2025
Ces commentaires ont suscité de vives critiques de la part du ministre israélien des affaires étrangères, Gideon Sa'ar, puis de Yair Netanyahu, le fils cadet du premier ministre qui vit à Miami et est connu pour ses déclarations controversées sur les médias sociaux.
"Allez vous faire voir ! Oui à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie ! Oui à l'indépendance de la Polynésie française ! Oui à l'indépendance de la Corse ! Oui à l'indépendance du Pays Basque ! Oui à l'indépendance de la Guinée française ! Stop au néo-impérialisme de la France en Afrique de l'Ouest", a répondu Yair.
Le premier ministre a ensuite précisé que si le "style" de la réponse de son fils était inacceptable, le président Macron s'était "gravement trompé en continuant à promouvoir l'idée d'un État palestinien au cœur de notre pays".
A "unilateral recognition" of a fictional Palestinian state, by any country, in the reality that we all know, will be a prize for terror and a boost for Hamas.
— Gideon Sa'ar | גדעון סער (@gidonsaar) April 9, 2025
These kind of actions will not bring peace, security and stability in our region closer - but the opposite: they only…
L'unique ambition d'un tel État serait « la destruction de l'État d'Israël », a écrit Netanyahu sur 𝕏.
« Jusqu'à présent, aucun responsable du Hamas ou de l'AP n'a condamné les atrocités du pire massacre commis contre des Juifs depuis l'Holocauste, ce qui indique leur véritable attitude envers l'État juif. »
Tout au long de la guerre, Netanyahu a constamment rejeté les appels au transfert du pouvoir sur Gaza à l'AP après le démantèlement du Hamas. « Gaza ne sera ni le Hamastan ni le Fatahstan », a déclaré Netanyahu.
Résumant sa réponse à Macron, Netanyahu a écrit : « Nous ne mettrons pas notre existence en péril à cause d'illusions déconnectées de la réalité, et nous n'accepterons pas les sermons moraux pour l'établissement d'un État palestinien qui mettrait en danger l'existence d'Israël, de la part de ceux qui s'opposent à l'octroi de l'indépendance à la Corse, à la Nouvelle-Calédonie, à la Guyane française et à d'autres territoires, dont l'indépendance ne mettrait en aucun cas la France en danger. »

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.