Soldats de la paix, spectateurs ou boucliers humains ? Les frustrations croissantes d'Israël à l'égard de la FINUL au Liban
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), créée en 1978 pour confirmer le retrait d'Israël du Liban et rétablir la paix et la sécurité, est devenue une source d'inquiétude croissante pour Israël. Cet article examine les principales objections d'Israël à la présence et aux opérations de la FINUL dans le sud du Liban.
Principales préoccupations d'Israël
1. Inefficacité dans la prévention du renforcement militaire du Hezbollah
La principale préoccupation d'Israël est l'incapacité perçue de la FINUL à empêcher le Hezbollah de se réarmer et d'accroître ses capacités militaires dans le sud du Liban. Bien que la FINUL ait pour mandat d'aider le gouvernement libanais à créer une zone exempte d'armes non autorisées entre le fleuve Litani et la ligne bleue, Israël affirme que le Hezbollah a considérablement renforcé son arsenal.
2. Manque d'accès aux zones contrôlées par le Hezbollah
L'accès limité de la FINUL aux zones contrôlées par le Hezbollah entraverait sa capacité à surveiller et à empêcher les activités militaires du groupe. Cette restriction a permis au Hezbollah de maintenir le secret autour de ses opérations.
3. Absence de prévention des tunnels transfrontaliers
La découverte de tunnels transfrontaliers creusés par le Hezbollah en territoire israélien a encore érodé la confiance d'Israël dans l'efficacité de la FINUL. Israël affirme que ces tunnels, utilisés pour la contrebande d'armes et de personnel, auraient dû être détectés et empêchés par les forces de la FINUL. Notamment, certains de ces tunnels ont été découverts à proximité des bases de la FINUL, ce qui soulève des questions quant à la capacité de la force de maintien de la paix à surveiller et à empêcher de telles activités dans les zones placées sous sa supervision directe. Cette proximité a renforcé les inquiétudes d'Israël quant à l'efficacité de la FINUL et à l'étendue de sa connaissance de la situation dans le sud du Liban.
4. Préjugé défavorable à l'égard d'Israël
Certains responsables israéliens ont accusé la FINUL d'avoir des préjugés à l'égard d'Israël, citant des cas où le personnel de la FINUL a fait des déclarations critiques à l'égard des actions israéliennes au Liban. Cela a contribué à un manque de confiance entre Israël et la force de l'ONU.
5. Problèmes liés au mandat de la FINUL
Israël a exprimé des réserves sur les extensions répétées du mandat de la FINUL, arguant que ces extensions perpétuent un statu quo inefficace. Les responsables israéliens ont demandé un mandat plus robuste qui permettrait à la FINUL de prendre des mesures plus proactives contre les activités militaires du Hezbollah.
L'ébullition : l'escalade récente
Le 13 octobre 2024, une série d'événements alarmants s'est déroulée, illustrant la relation complexe entre les forces israéliennes et les forces de maintien de la paix de l'ONU. La FINUL a signalé que des chars israéliens avaient pénétré de force dans l'une de ses positions près de la frontière israélienne, détruisant la porte principale et exigeant que le poste éteigne ses lumières. Des obus tirés à proximité ont fait pénétrer de la fumée dans le camp de la FINUL, provoquant des irritations cutanées et des réactions gastro-intestinales chez 15 soldats de la paix.
Perspectives contradictoires
Le secrétaire général de l'ONU António Guterres a averti que les attaques contre les soldats de la paix « peuvent constituer un crime de guerre », soulignant que « le personnel de la FINUL et ses locaux ne doivent jamais être pris pour cible ».
En réponse, le Premier ministre israélien, M. Netanyahu, a accusé la FINUL d'avoir involontairement servi de « bouclier humain » au Hezbollah. Il a déclaré : « Votre refus d'évacuer les soldats de la FINUL les a transformés en otages du Hezbollah. Cela les met en danger, ainsi que la vie de nos soldats », exhortant l'ONU à retirer immédiatement les forces de la FINUL de la zone.
Les objections d'Israël à la présence de la FINUL au Liban découlent d'une combinaison de facteurs, notamment l'inefficacité perçue de la force à freiner le renforcement militaire du Hezbollah, son accès limité aux zones contrôlées par le Hezbollah et son incapacité à empêcher la construction de tunnels transfrontaliers.
La partialité perçue à l'encontre d'Israël et les préoccupations concernant l'extension continue du mandat ont encore tendu les relations entre Israël et la FINUL, alors qu'Israël continue de plaider pour une présence internationale plus efficace au Sud-Liban qui puisse répondre de manière adéquate à ses préoccupations en matière de sécurité.
Tolik est un producteur et scénariste israélien dont la carrière dans les médias israéliens est très variée. Il a écrit pour de nombreuses émissions télévisées israéliennes populaires et a contribué à divers réseaux de télévision et journaux. Il possède une expérience en matière d'écriture de scénarios, de rédaction et de publicité.