All Israel

Le ministre français des affaires étrangères exige un cessez-le-feu et dénonce la violence des colons lors de sa première visite en Israël

Netanyahou remercie la France pour son soutien à la CIJ et sa médiation avec le Liban

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 5 février 2024 (Photo : Haim Zach/GPO)

Le nouveau ministre français des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, s'est rendu en Israël dans le cadre d'une tournée au Moyen-Orient au début de son mandat. Il a rencontré lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre des affaires étrangères Israël Katz.

Bien qu'il ait publiquement soutenu Israël depuis le 7 octobre, les remarques de M. Séjourné ont révélé d'importantes divergences d'opinion entre les deux pays alliés.

M. Séjourné a profité de sa visite, "en tant qu'ami", pour dire aux dirigeants israéliens certaines vérités qu'ils "ont peut-être du mal à entendre", comme il l'a déclaré aux journalistes lors de la conférence de presse qui a suivi sa rencontre avec M. Netanyahou.

Parmi ces "vérités", M. Séjourné a demandé un cessez-le-feu dans la lutte que mène Israël contre les terroristes du Hamas dans la bande de Gaza.

"Depuis quatre mois, les habitants de Gaza vivent sous les bombes et dans un état de siège presque total. Ils sont privés de l'aide minimale dont ils ont besoin pour soigner leurs blessures, se protéger des épidémies et se nourrir", a déclaré M. Séjourné.

Tout en soulignant que le gouvernement français "soutient fermement le droit d'Israël à se défendre", M. Séjourné a dénoncé la mort et la destruction dans la bande de Gaza.

"La tragédie de Gaza doit cesser", a déclaré le ministre des affaires étrangères. "Nous demandons que le droit international humanitaire soit respecté par tous, qu'un cessez-le-feu immédiat et durable soit instauré et que l'aide humanitaire afflue massivement."

M. Séjourné a ensuite fermement rejeté l'idée de créer des colonies juives dans la bande de Gaza, qui a récemment été soutenue publiquement par plusieurs ministres israéliens.

"En aucun cas il ne peut y avoir de déplacement forcé de Palestiniens, ni de Gaza, ni de Cisjordanie", a déclaré M. Séjourné, selon une dépêche de France24.

Il a au contraire appelé à soutenir et à renouveler l'Autorité palestinienne (AP) pour lui permettre de prendre le contrôle de la bande de Gaza, ce que M. Netanyahu a rejeté avec véhémence.

"L'avenir de la bande de Gaza est indissociable de l'avenir de la Cisjordanie, nous devons préparer cet avenir en soutenant l'Autorité palestinienne", a déclaré M. Séjourné. "Elle doit se renouveler et se redéployer au plus vite dans la bande de Gaza. Je le répète : Gaza est une terre palestinienne."

En outre, M. Séjourné a appelé à réduire la "violence des colons" et a rejeté les appels aux "crimes de guerre" des Israéliens contre les Palestiniens.

Malgré ces "dures vérités", qui ont également été évoquées lors de leur rencontre, M. Netanyahou a remercié la nation française pour son soutien constant "contre la sauvagerie depuis le premier jour, votre position sur la CIJ et cette accusation absurde de génocide à l'encontre d'Israël... et aussi l'effort d'assistance médicale humanitaire, et - bien sûr - notre coopération sur la question du Liban".

La France, ancienne puissance mandataire au Liban, a joué un rôle déterminant dans les négociations entre Israël, le Liban et le Hezbollah pour tenter d'apaiser les tensions.

Après avoir rencontré M. Katz, M. Séjourné a rejeté son avertissement selon lequel le temps de la diplomatie était compté, déclarant qu'en cas de confrontation violente, la France prendrait des mesures militaires pour protéger ses quelque 20 000 ressortissants français résidant dans le pays.

M. Katz a également pris contact avec M. Séjourné au sujet de la promesse de la France de publier la preuve qu'une cargaison de médicaments destinée aux otages israéliens à Gaza avait été livrée comme promis.

Le chef de la diplomatie française a menacé de "conséquences graves" s'il s'avérait que les médicaments n'avaient pas été livrés comme promis, selon la chaîne d'information israélienne Channel 12.

"Nous savons que les médicaments sont effectivement entrés à Gaza", a déclaré un diplomate français au Times of Israel sous le couvert de l'anonymat.

"Les modalités de leur transfert aux otages ont été réglées dans le cadre de la médiation du Qatar. Nous attendons maintenant de recevoir la preuve vérifiable que les médicaments sont bien parvenus à leurs destinataires".

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

All Israel
Recevez les dernières infos et mises à jour
    Latest Stories