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Du nord au sud, froide ou chaude, l'eau israélienne coule en abondance et ne se contente pas d'étancher la soif.

Vue de la mer de Galilée, au nord d'Israël, le 6 février 2024. (Photo : Michael Giladi/Flash90)

Une bénédiction des mains de Dieu

Après leur libération d'Égypte et quarante ans de marche dans le désert sous la conduite de Moïse, les Israélites étaient sur le point d'entrer en Canaan, la Terre promise. Parmi les nombreuses promesses accordées au peuple d'Israël, l'une d'entre elles incluait l'assurance d'une ressource vitale :

"Car le Seigneur ton Dieu te fait entrer dans un bon pays, un pays de fleuves et de sources d'eau, qui coulent des collines vers les vallées" (Dt 8,7).

La Bible fait 4 260 références aux "fleuves et rivières". Ces termes, qui englobent divers cours d'eau tels que les wadis (lits de rivières asséchées dans le désert) et les rivières permanentes, ont une signification symbolique. Ces références symbolisent souvent des puissances qui peuvent intimider ou dominer à la fois des individus et des nations entières, notamment des armées d'invasion, la paix divine de Dieu et la présence intérieure du Saint-Esprit.

L'eau coule à Nahal El Al dans les hauteurs du Golan, dans le nord d'Israël, le 28 février 2019. (Photo : Maor Kinsbursky/Flash90)

Un relief impressionnant : Perspectives cartographiques et spirituelles

Dans l'Israël d'aujourd'hui, les cartes portent le nom de sites aquatiques bibliques, ce qui leur confère une valeur à la fois spirituelle et environnementale. Parmi ces sites emblématiques figurent le Jourdain et la mer de Galilée.

Le Jourdain, connu en hébreu sous le nom de Yarden (ירדן), qui signifie "écouler", prend sa source sur les pentes du mont Hermon, niché à la frontière entre le Liban et la Syrie. S'étendant sur plus de 360 km, il "s'écoule" vers le sud à travers le nord d'Israël, pour aboutir à la mer de Galilée. Là, son altitude chute brusquement à 686 pieds (209 m) au-dessous du niveau de la mer, ce qui lui vaut d'être considéré comme le fleuve le plus bas du monde. Son voyage s'achève de manière spectaculaire lorsqu'il se jette dans la mer Morte, atteignant une profondeur de 1 312 pieds (400 m) au-dessous du niveau de la mer.

Le Jourdain est un motif récurrent dans la Bible, symbolisant la libération des épreuves et l'anticipation. Le franchir signifie un moment décisif vers la liberté, ses eaux incarnant la percée et la délivrance de l'oppression.

Le Jourdain a été le témoin d'une série d'événements extraordinaires, dont le plus remarquable est peut-être la traversée miraculeuse menée par Josué, un événement encore commémoré aujourd'hui pour son importance dans l'histoire d'Israël (Josué 3:15-17).

Dans les Évangiles, les gens venaient de partout pour se faire baptiser par Jean le Baptiste dans le Jourdain, symbolisant leur repentance et leur transformation. Jésus (Yeshoua), bien que sans péché, y a été baptisé pour accomplir la justice divine, marquant ainsi le début de son ministère d'enseignement et de guérison.

La mer de Galilée, qui sert de conduit au Jourdain, a la particularité d'être le lac d'eau douce le plus bas du monde, avec une profondeur de 600 pieds (183 m) sous le niveau de la mer. Alimentée par trois sources principales et s'écoulant vers le sud en direction de la mer Morte, elle est entourée de collines et de vallées fertiles. Tibériade, fondée par Hérode Antipas, se trouve au sud. Crucial pour la pêche et les voyages, le lac est sujet à des tempêtes soudaines et périlleuses, en particulier en provenance de l'est.

D'une grande importance biblique, cette étendue d'eau a été identifiée dans l'Ancien Testament comme la mer de Kinnereth et, plus tard, comme le lac de Génésareth. Le long des rives sereines de la mer de Galilée, une multitude de récits évangéliques se déroulent, relatant les miracles extraordinaires et les enseignements de Jésus/Yeshua, au milieu de villages tels que Capharnaüm, Chorazin et Bethsaïda.

Testons les eaux de source !

CHALEUR&SOIN : Une source thermale est un phénomène naturel résultant de la remontée d'eau géothermale de la croûte terrestre.

Le parc national de Hamat Tiberias abrite 17 sources thermo-minérales, chacune ayant une température d'environ 60°C (140°F) et une concentration saline de 36,5 grammes par litre. Principalement composées de chlorures de sodium et de calcium, avec des traces de potassium, de bromure et de sulfate, ces sources transportent leurs eaux par des passages souterrains pour alimenter les thermes de Tibériade. Émergeant à des profondeurs dépassant 183 m (600 pieds) sous le niveau de la mer, une gamme variée de minéraux se précipite dans la ville de Tibériade.

Ruines de bains et arches en pierre datant de l'époque romaine près des sources thermales de Tibériade (Photo : Shutterstock)

Réputées pour leurs propriétés curatives, des quantités substantielles d'acides sulfurique et chlorhydrique, ainsi que des sels de calcium, ont été historiquement reconnues pour soulager les rhumatismes, l'arthrite, ainsi que les affections cutanées et internes.

Situé à 20 km au sud, Hamat Gader est le plus grand et le plus ancien complexe thermal d'Israël, attirant les résidents locaux et les visiteurs internationaux depuis des siècles. Ses origines remontent à l'époque de l'Empire romain, où il servait de lieu de détente privilégié pour les soldats en permission.

Le site des sources thermales de Hamat Gader dans la vallée de la rivière Yarmouk, au sud du plateau du Golan, le 28 mai 2021. (Photo : Moshe Shai/Flash90)

Disséminées dans tout le pays, d'autres sources thermales réputées pour leurs eaux chaudes et sulfureuses incluent Hamei Ga'ash, située au cœur d'Israël près d'Herzliya. De même, dans la région méridionale, Hamei Yoav, près d'Ashkelon, offre une autre destination remarquable : ses sources ont été découvertes accidentellement lors de travaux d'excavation de pétrole brut. Bien que le pétrole n'ait pas été découvert, une source d'eau chaude extraordinaire est apparue comme un trésor inattendu.

Hamei Ga'ash (Photo : hameigaash.co.il)

FROID&PLAISIR : Alors que le mercure s'approche de l'ébullition, c'est le moment idéal pour explorer des sources naturelles anciennes et rafraîchissantes, où des générations entières se détendent depuis des lustres pour lutter contre la chaleur.L'initiation à la "culture des sources" ou "maayanot" se produit généralement pendant les années de lycée pour la plupart des Israéliens qui se rendent avec des amis dans des endroits isolés, "connus d'eux seuls".

Dans la région de Jérusalem, se trouve Sataf, un témoignage de l'ingéniosité ancienne. Sculpté dans la roche il y a des milliers d'années. Les origines de Sataf remontent à la découverte par nos ancêtres de l'eau qui s'infiltrait dans la roche. À l'aide de marteaux et de ciseaux, ils ont habilement creusé des chemins à travers les couches de pierre, créant ainsi une grotte artificielle et un réseau de tunnels menant à un bassin rempli d'eau fraîche de montagne. Un véritable joyau caché pendant les mois chauds de l'été. Adjacents aux sources, des réservoirs, alimentés par les pluies, avaient une double fonction : rafraîchir et permettre l'irrigation des vergers et des potagers voisins grâce à d'anciennes méthodes agricoles.

Des personnes profitent d'une chaude journée d'été à la source de Sataf dans les collines de Jérusalem, le 1er août 2023. (Photo : Yonatan Sindel/Flash90)

L'une des expériences les plus vivifiantes se trouve à Ein Gedi, près de la mer Morte. Ein Gedi, appelé "source du chevreau", témoigne de la résistance et de la beauté de la nature dans un environnement aride. Depuis des siècles, cette oasis est source de subsistance, de récits et d'inspiration. De sa mention dans la Bible à son importance historique, chaque cours d'eau et chaque sentier renferme une histoire importante.

Vue du ruisseau David dans la réserve naturelle d'Ein Gedi, près de la mer Morte, le 24 août 2023. (Photo : Chaim Goldberg/Flash90)

Les eaux régénérantes de la mer Morte!

La mer Morte est reconnue comme une destination thermale depuis l'Antiquité, ses propriétés curatives ayant été historiquement prouvées. Aristote a même mentionné un lac dont les sels permettent aux hommes et aux animaux de flotter. Avec une densité d'eau d'environ 1,240 kg/l, nager dans la mer Morte est remarquablement facile, grâce à sa forte concentration en sel de 33 %, bien plus élevée que l'eau de mer ordinaire.

L'attrait du sel de la mer Morte provient de ses minéraux abondants, qui offrent de nombreux avantages. Avec sa forte concentration en chlorure de magnésium (50,8 %), en chlorure de sodium (30,4 %), en chlorure de calcium (14,4 %), en chlorure de potassium (4,4 %), en sulfate et en bromure, il se distingue comme une ressource naturelle précieuse. En outre, les propriétés salines réputées de la mer Morte contribuent à son caractère unique. En outre, l'air de la mer Morte, avec sa pression atmosphérique élevée, renforce ses effets curatifs en augmentant les niveaux d'oxygène. Cette atmosphère dense agit comme un bouclier, absorbant efficacement les rayons UV nocifs.

La légende veut que l'emblématique Cléopâtre elle-même se soit livrée à des bains cosmétiques, exploitant les effets rajeunissants de la mer, une tradition aujourd'hui adoptée par de nombreux Israéliens et touristes qui la considèrent comme essentielle pour la relaxation, le traitement et la revitalisation.

Baignade dans la mer Morte (Photo : ALL ISRAEL NEWS)

Une mystérieuse source d'eau chaude repose discrètement au pied du volcan endormi du mont Bental.

Est-il concevable qu'à seulement deux heures et demie de route (200 km) au nord du point le plus bas de la planète (430 m sous le niveau de la mer), la mer Morte, nous découvrions le réservoir d'eau Bental dans une zone volcanique au sommet du plateau du Golan ?

Découvert sous terre grâce à un projet de forage près du kibboutz Merom Golan, il sert de source hydrothermale, canalisant l'eau chaude. Malgré les efforts des habitants pour préserver sa beauté naturelle, cet endroit remarquable continue d'attirer les curieux à la recherche de l'extraordinaire.

Des personnes profitent de la source d'eau chaude au réservoir d'eau de Bental près du kibboutz Merom Golan, sur le plateau du Golan, le 7 janvier 2023. (Photo : Michael Giladi/Flash90)

Au fil du temps, Israël a mis en place une planification centralisée de l'eau, révisé la tarification, créé des agences de régulation, sensibilisé les citoyens à la conservation de l'eau, dessalé l'eau de mer, adopté les méthodes d'irrigation au goutte-à-goutte et traité la quasi-totalité des eaux usées pour les réutiliser dans l'agriculture. Israël s'est ainsi hissé au rang de leader mondial de la gestion de l'eau, partageant son expertise et ses technologies à l'échelle internationale.

Il s'agit sans aucun doute d'un témoignage de l'accomplissement fidèle des promesses de Dieu :

"Car je répandrai de l'eau sur le pays assoiffé, et des ruisseaux sur la terre desséchée ; je répandrai mon Esprit sur ta race, et ma bénédiction sur ta descendance" (Isaïe 44.3)

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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