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Analyse de l'interview : Dr. Mordechai Kedar - La voie de la dissuasion

Chaim Malespin interviewe le Dr. Mordechai Kedar (Photo : Capture d'écran)

Dans un épisode récent et captivant de The Real Israel Podcast with Chaim Malespin s'engage avec le Dr. Mordechai Kedar, un spécialiste chevronné des études arabes et officier de renseignement israélien à la retraite, à disséquer les complexités de la géopolitique du Moyen-Orient, les luttes existentielles d'Israël et les courants culturels sous-jacents qui façonnent la région. L'entretien, riche en enseignements historiques et en analyses provocatrices, offre un examen brutal des raisons pour lesquelles Israël reste un point d'ignition dans le discours mondial et de la manière dont ses adversaires utilisent la théologie, le tribalisme et l'idéologie pour s'opposer à son existence.

Les boîtes à outils culturelles : Tribalisme, islam et modernisme

M. Kedar commence par présenter les sociétés du Moyen-Orient sous l'angle de trois « boîtes à outils culturelles » concurrentes : le tribalisme, l'islam et le modernisme. Il affirme que le tribalisme, enraciné dans les stratégies de survie dans le désert, donne la priorité à la loyauté envers le clan plutôt qu'à l'individualisme. Ce cadre, explique-t-il, perpétue des pratiques telles que les crimes d'honneur, les vendettas et les mariages intra-claniques, qui persistent malgré les tentatives de l'islam de réformer ces traditions.

L'islam, introduit il y a 1 400 ans, a cherché à atténuer la violence tribale en imposant l'unité religieuse. Cependant, M. Kedar soutient que l'échec de l'Islam à éradiquer le tribalisme est évident dans les conflits sectaires actuels (par exemple, sunnites contre chiites en Irak) et la résurgence des idéologies djihadistes. Selon lui, le djihad réoriente l'agression tribale vers l'extérieur, contre les « infidèles », et unit les musulmans sous une même bannière religieuse. Pourtant, cette unité reste fragile, comme en témoignent les guerres intramusulmanes et la montée en puissance de groupes tels que l'ISIS.

La troisième boîte à outils, le modernisme, se heurte à la fois au tribalisme et à l'islam. Les concepts occidentaux tels que le libéralisme, l'égalité des sexes et la démocratie se heurtent à une résistance farouche dans les sociétés où l'identité collective et l'orthodoxie religieuse dominent. M. Kedar montre comment l'accent mis par le modernisme sur l'individualisme et la gouvernance séculière déstabilise des nations comme la Syrie et l'Irak, qui sont des constructions artificielles de frontières coloniales. En revanche, les États homogènes du Golfe (Émirats arabes unis, Qatar) prospèrent en alignant la gouvernance sur la cohésion tribale et non sur les modèles occidentaux.

La guerre théologique de l'Iran contre Israël

Une grande partie de l'entretien porte sur la croisade idéologique de l'Iran contre Israël. M. Kedar affirme que l'Iran considère Israël non seulement comme un adversaire territorial, mais aussi comme une menace théologique pour l'islam. Selon la doctrine islamique, le judaïsme, en tant que religion « annulée », n'a aucun droit à la souveraineté. L'existence d'Israël remet en question le récit islamique selon lequel la révélation finale d'Allah (l'islam) supplante les religions abrahamiques antérieures.

L'Iran exploite cette tension théologique en réunissant des groupes disparates (Hamas, Hezbollah, Houthis) autour d'une rhétorique anti-israélienne. M. Kedar prévient que la stratégie de l'Iran repose sur l'unification des factions sunnites et chiites par une haine commune d'Israël, en dépit de leurs divisions historiques. Il reproche à l'Occident de sous-estimer la profondeur avec laquelle la théologie islamique alimente ce conflit, notant que même les musulmans « modérés » peuvent se radicaliser lorsqu'ils sont confrontés à ce qu'ils considèrent comme un défi à l'ordre divin de la part d'Israël.

L'interview réfute également les affirmations selon lesquelles Jérusalem aurait une signification islamique intrinsèque. M. Kedar souligne que Jérusalem est absente du Coran et que son importance découle des rivalités politiques du VIIe siècle entre les Omeyyades et les Hachémites. L'association de la mosquée Al-Aqsa avec Jérusalem, affirme-t-il, a été inventée pour légitimer le pouvoir omeyyade, illustrant ainsi la manière dont le révisionnisme historique alimente les conflits territoriaux modernes.

Gaza, la dissuasion et l'illusion de la paix

À propos des attaques du Hamas du 7 octobre, M. Kedar reconnaît les lacunes d'Israël en matière de renseignement, mais insiste sur une leçon plus générale : les stratégies d'apaisement (par exemple, les incitations économiques pour Gaza) ne peuvent pas coexister avec les idéologies djihadistes. Il rejette la notion de paix négociée, arguant que les cultures du Moyen-Orient ne respectent que la force. Faisant le parallèle avec les hudna tribales (trêves temporaires), il insiste sur le fait que la sécurité durable d'Israël dépend de la dissuasion, c'est-à-dire d'une domination militaire si écrasante que les adversaires n'osent pas provoquer le conflit.

En ce qui concerne l'avenir de Gaza, M. Kedar est sceptique quant aux plans de reconstruction liés à l'aide internationale ou à la gouvernance palestinienne. Il préconise le dépeuplement de Gaza par l'émigration volontaire, établissant un parallèle avec les réfugiés syriens fuyant la guerre civile. Il suggère également de transformer Gaza en un centre commercial sous contrôle international, en tirant parti de son littoral pour le commerce entre l'Asie et l'Europe. Une telle vision dépend toutefois du démantèlement de l'emprise idéologique et infrastructurelle du Hamas, une tâche qu'il admet être d'une grande complexité.

L'exception du Golfe : Le pragmatisme plutôt que la théologie

Une lueur d'espoir émerge de l'analyse de M. Kedar concernant les États du Golfe tels que les Émirats arabes unis. Contrairement à l'Iran ou au Hamas, ces nations privilégient la coexistence pragmatique sur le dogme théologique. En remettant le sort d'Israël à la « volonté d'Allah », les dirigeants du Golfe évitent la guerre idéologique et se concentrent plutôt sur la collaboration économique et technologique. Cette approche, affirme-t-il, offre un modèle de stabilité régionale, si elle est reproduite ailleurs.

Recommandations pour les personnes en quête de vérité

M. Kedar conclut par des conseils à l'intention du public qui navigue dans la désinformation :

  1. Apprenez l'arabe et étudiez les sources primaires pour contrer la propagande.

  2. Comprendre la théologie islamique, en particulier les versets utilisés comme arme contre Israël.

  3. Lire des historiens comme Bernard Lewis pour comprendre les fractures coloniales et culturelles du Moyen-Orient.

  4. Promouvoir la dissuasion comme la seule stratégie viable d'Israël contre les menaces existentielles.

Réflexions critiques

Bien que l'expertise de M. Kedar soit indéniable, ses opinions dérivent parfois vers un essentialisme culturel déterministe. En présentant les conflits du Moyen-Orient comme des produits immuables du tribalisme et de l'islam, il risque de simplifier à l'extrême les dynamiques sociopolitiques. Par exemple, en rejetant le potentiel de la démocratie, il néglige les mouvements populaires en Tunisie ou en Jordanie qui recherchent le pluralisme dans le cadre de l'islam. En outre, son plaidoyer en faveur de l'émigration massive des habitants de Gaza soulève des questions éthiques sur les déplacements et les droits de l'homme.

Néanmoins, la valeur de l'interview réside dans son examen sans complaisance du paradigme sécuritaire israélien. Les avertissements de M. Kedar concernant la guerre théologique et la dissuasion trouvent un écho dans le contexte de la montée de l'antisémitisme mondial et des ambitions nucléaires de l'Iran. Pour les décideurs politiques comme pour les observateurs, ses réflexions soulignent le besoin urgent de stratégies qui allient la détermination militaire à une compréhension culturelle nuancée.

Dernier point à retenir

L'interview de Mordechai Kedar est une leçon de maître dans l'art de relier les points historiques pour éclairer les crises actuelles. Si ses points de vue peuvent polariser, ils obligent les auditeurs à se confronter à des vérités gênantes sur les divisions profondes du Moyen-Orient et la position précaire d'Israël. Dans une région où les mythes l'emportent souvent sur les faits, l'appel de Kedar à la clarté - par l'éducation, la dissuasion et les alliances pragmatiques - offre une feuille de route pour la survie dans une ère de conflit perpétuel.

Aurthur est journaliste technique, rédacteur de contenu SEO, stratège marketing et développeur web indépendant. Il est titulaire d'un MBA de l'Université de gestion et de technologie d'Arlington, en Virginie.

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