Les ministres demandent le limogeage du ministre Gallant après qu'il a attaqué "l'indécision" de Netanyahou sur le plan "jour après" Gaza
Un fossé se creuse au sein de la coalition gouvernementale sur la question du "jour d'après" à Gaza
De nombreux membres de la coalition israélienne et ministres du gouvernement ont critiqué le Ministre de la défense Yoav Gallant, certains appelant même à son renvoi, après qu'il ait publiquement attaqué le premier ministre Benjamin Netanyahu au sujet de sa politique à l'égard de Gaza mercredi.
Une tempête de déclarations sévères au sein du gouvernement a suivi la déclaration très inhabituelle de M. Gallant mercredi, dans laquelle il a publiquement critiqué le premier ministre pour son indécision présumée, tout en laissant entendre que des considérations politiques en étaient la raison.
Après que M. Gallant a appelé l'Autorité palestinienne à prendre le contrôle de la bande de Gaza après la guerre, plusieurs de ses collègues du Likoud, ainsi que des membres plus à droite de la Knesset issus des partis Sionisme religieux et Pouvoir juif, l'ont critiqué.
Le ministre des finances, Bezalel Smotrich, a demandé au cabinet d'organiser un vote pour empêcher l'AP d'être impliquée dans la gouvernance de l'enclave, et de renvoyer M. Gallant s'il votait contre.
Le président du parti de droite du sionisme religieux a déclaré que M. Gallant avait "annoncé son soutien à la création d'un État terroriste palestinien en récompense du terrorisme et du Hamas pour le plus terrible massacre du peuple juif depuis l'Holocauste".
Le retour de l'AP à Gaza "ouvrirait la voie à l'établissement d'un État terroriste arabe et à la prise de contrôle de la Judée et de la Samarie par le Hamas", a ajouté M. Smotrich.
"Un gouvernement dont nous sommes membres ne créera pas d'État palestinien et ne mettra pas en danger l'existence de l'État d'Israël", a-t-il promis.
Son collègue de faction et ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir (Pouvoir juif), a carrément demandé le renvoi de M. Gallant.
"Du point de vue de M. Gallant, il n'y a pas de différence entre le contrôle de Gaza par les soldats de Tsahal et le contrôle de Gaza par les assassins du Hamas. C'est l'essence même du concept d'un ministre de la défense qui a échoué le 7 octobre et qui continue d'échouer encore aujourd'hui", selon Ben Gvir.
"Un tel ministre de la défense doit être remplacé afin d'atteindre les objectifs de la guerre", a écrit M. Ben Gvir sur X.
Le ministre des colonies et des missions nationales, Orit Strock, a exigé que M. Gallant se présente devant les familles des soldats de Tsahal tombés au combat pour expliquer pourquoi leurs proches sont morts à cause de son "projet de donner Gaza à l'Autorité palestinienne, qui encourage et finance le terrorisme, alors qu'aucun de ses dirigeants n'a condamné le massacre du 7 octobre, et qu'il mène actuellement des pourparlers avec le Hamas en Chine et en Russie".
Les critiques sont également venues du Likoud, le parti de M. Gallant. Le ministre de la justice, Yariv Levin, a déclaré : "Le peuple d'Israël n'est pas prêt à être humilié. Le peuple d'Israël n'est pas prêt à se laisser entraîner dans le processus d'Oslo 2, qui conduira Israël à un nouveau désastre".
Les accords d'Oslo ont donné à l'Autorité palestinienne le contrôle des centres de population palestiniens en Judée et en Samarie, dont beaucoup sont aujourd'hui des bastions d'organisations terroristes.
"Un peu de modestie de la part du ministre de la défense à l'égard de ceux qui l'ont mis en garde toutes ces années contre sa vision erronée du monde et celle de ses amis", a demandé le ministre de la communication, Shlomo Karhi.
"Je suis d'accord avec lui sur un point : tant qu'il est ministre de la défense, le régime militaire est définitivement une mauvaise option. Il est possible d'y remédier."
Gideon Sa'ar, qui jusqu'à récemment faisait partie du gouvernement et du parti du ministre Benny Gantz, a été le seul membre de l'opposition à critiquer Gallant depuis la droite.
"Israël n'a jamais excellé à déterminer pour ses voisins qui les gouvernera", a noté M. Sa'ar en réponse à l'appel de M. Gallant à donner le pouvoir à l'Autorité palestinienne.
"Pour être honnête, il est évident que même s'il existait un tel élément palestinien (spoiler : il n'y en a pas, pour l'instant), il n'aurait eu aucune chance si on lui avait donné le pouvoir dans le cadre d'une initiative israélienne."
Il a ajouté : "L'Autorité palestinienne conditionne son entrée à Gaza à la création d'un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza, ce qui constitue un danger stratégique pour Israël".
Tout en convenant avec M. Netanyahu que l'élimination du Hamas était essentielle, M. Sa'ar a fait remarquer que "nous sommes encore loin du compte". Sur cette question, le ministre de la défense ne nous a pas dit ce soir comment nous progressions vers cet objectif.
"Le rôle du système de sécurité est de conduire au rétablissement de la sécurité dans le sud et le nord et non de chercher des excuses pour ne pas atteindre les objectifs de la guerre", a déclaré M. Saar.
Le ministre de la guerre, Benny Gantz, s'est rangé du côté de M. Gallant, déclarant qu'il avait "dit la vérité" et que les dirigeants devaient faire ce qu'il fallait "à n'importe quel prix".
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.