Le Ministre Gallant rejette l'offre de médiation de la France alors que le Hezbollah continue de bombarder le nord d'Israël
L'envoyé américain Hochstein est attendu en Israël, la France propose une médiation trilatérale avec les États-Unis
Dans une déclaration publique inhabituellement dure, le Ministre de la Défense d'Israël Yoav Gallant a snobé une proposition française du Président Emmanuel Macron qui verrait la France, les États-Unis et Israël travailler conjointement dans un "groupe de contact" pour désamorcer la situation explosive à la frontière nord d'Israël.
"Alors que nous menons une guerre juste, défendant notre peuple, la France a adopté des politiques hostiles à l'égard d'Israël", a écrit Gallant le 𝕏, dans une rare déclaration à quelques heures du début du shabbat juif.
"Ce faisant, la France ignore les atrocités commises par le Hamas contre les enfants, les femmes et les hommes israéliens. Israël ne sera pas partie prenante au cadre trilatéral proposé par la France", a-t-il écrit, sans entrer dans les détails des raisons de son rejet.
La réaction de M. Gallant a apparemment été motivée par la décision des autorités françaises d'exclure l'industrie de défense israélienne de la participation au salon de la défense Eurosatory, qui s'ouvre lundi en France.
Eurosatory est l'un des plus grands salons de défense au monde, avec plus de 1 700 entreprises qui devraient se présenter à plus de 60 000 participants de 150 pays. Israël devait y participer avec 74 entreprises.
Pendant ce temps, le Hezbollah a poursuivi ses attaques contre Israël au cours du week-end, causant des dommages et des incendies supplémentaires qui, ces dernières semaines, ont détruit une zone de plus de 45 000 dounams (11 120 acres).
Le groupe terroriste a suivi son barrage de 35 roquettes sur Kiryat Shmona vendredi matin en lançant trois roquettes sur la région de Hanita et Ya'ara, cinq roquettes sur Margaliot, et six roquettes sur Bar'am, où un incendie provoqué par les explosions a continué à brûler jusque tard dans la nuit.
Deux autres roquettes ont été tirées sur Shtula et Metula. Au total, le Hezbollah a tiré une soixantaine de roquettes sur Israël vendredi.
Le lendemain matin, les FDI ont confirmé que deux missiles antichars avaient touché la base de contrôle aérien stratégiquement importante du mont Meron, soulignant qu'aucun soldat n'avait été blessé et que le fonctionnement des systèmes n'avait pas été compromis.
Les FDI ont ensuite déclaré avoir éliminé un terroriste du Hezbollah à moto dans le village libanais d'Aytaroun.
Plus tard dans la journée, le Hezbollah a affirmé avoir attaqué un poste des FDI dans la ville de Goren, en Galilée occidentale, à l'aide d'une nuée de drones. Les FDI ont confirmé que quatre drones avaient réussi à pénétrer les défenses israéliennes et avaient explosé dans des zones ouvertes.
Jusqu'à présent, l'envoyé spécial du Président américain Joe Biden, Amos Hochstein, était le principal médiateur chargé de trouver une solution diplomatique au conflit entre Israël et le Hezbollah, qui a ouvert les hostilités le 8 octobre en soutien au Hamas.
M. Hochstein doit arriver en Israël lundi pour discuter de l'escalade des attaques du Hezbollah contre Israël et chercher un moyen d'empêcher une guerre totale, selon le média Axios.
M. Gallant doit se rendre aux États-Unis à la fin du mois pour la deuxième fois pendant la guerre, a rapporté samedi le Times of Israel.
S'exprimant lors du sommet du G7 jeudi dernier, le Président français Macron a proposé son pays comme médiateur et a proposé de mettre en place un sommet trilatéral avec les États-Unis et Israël.
Les commentaires sévères de M. Gallant sur l'initiative trilatérale française ont été accueillis avec désapprobation par les hauts fonctionnaires du ministère israélien des Affaires étrangères, ce qui les a amenés à dénoncer M. Gallant en public.
"Nous désapprouvons les attaques du Ministre de la Défense Gallant contre la France", ont déclaré des diplomates anonymes dans une rare déclaration. "Au-delà des désaccords existants entre Israël et la France, les déclarations contre la France sont incorrectes et inappropriées", ont-ils ajouté, soulignant que la France avait joué "un rôle actif" dans la défense d'Israël contre l'attaque de drones et de missiles de l'Iran en avril.
"Depuis le début de la guerre, la France a adopté une ligne claire de dénonciation et de sanctions contre le Hamas, et une ligne agressive dans tout ce qui concerne les sanctions de l'UE contre l'Iran et son projet de missiles et de drones, et a été un partenaire dans la décision du Conseil des gouverneurs de l'AIEA de faire avancer un processus de sanctions contre le programme nucléaire de l'Iran."
"Le ministère des affaires étrangères continuera à se battre pour protéger les intérêts d'Israël à la frontière nord avec tous les acteurs concernés", concluent les diplomates.
Peu avant le début du shabbat juif, Gallant a de nouveau répondu aux diplomates anonymes, son bureau affirmant qu'ils se "cachaient" derrière leur anonymat et qu'Israël n'impliquerait pas la France dans ses délibérations sur la situation critique dans le nord.
"Israël n'accordera pas à la France un statut dans les délibérations sur ses besoins en matière de sécurité au Liban. Cette position est partagée par les États-Unis et Israël", indique la déclaration du bureau de M. Gallant.
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.