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Le Ministre de la défense Gallant demande à Netanyahou de prendre une décision sur le "jour d'après" à Gaza. Le Premier ministre réplique : "Il faut d'abord éliminer le Hamas".

"Je n'accepterai pas le régime militaire israélien à Gaza", déclare M. Gallant.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant s'exprime lors d'une conférence de presse au quartier général de la Défense à Tel Aviv, le 15 mai 2024. (Photo : Tomer Neuberg/Flash90)

Le Ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a donné le coup d'envoi d'une crise politique potentielle mercredi soir en attaquant sauvagement le premier ministre Benjamin Netanyahu au sujet de son indécision quant à la gestion de la bande de Gaza après la guerre.

Lors de sa première conférence de presse depuis plusieurs mois, M. Gallant a souligné qu'il ne permettrait pas qu'Israël continue à gouverner la bande de Gaza après la guerre.

Le ministre de la défense a ajouté qu'il avait soulevé la question à plusieurs reprises depuis le mois d'octobre et qu'aucune solution alternative n'avait été présentée jusqu'à présent.

"L'après-Hamas ne sera possible que si les entités palestiniennes prennent le contrôle de la bande de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux, afin de mettre en place un gouvernement alternatif à celui du Hamas. Il s'agit avant tout d'un intérêt de l'État d'Israël", a déclaré M. Gallant lors de la réunion d'information.

"L'indécision est, par essence, une décision - elle conduit à une voie dangereuse, qui promeut l'idée d'une gouvernance militaire et civile israélienne à Gaza... [cela] deviendrait le principal effort sécuritaire et militaire de l'État d'Israël au cours des années à venir".

"Le prix à payer serait l'effusion de sang et les victimes, ainsi qu'un lourd tribut économique", a-t-il poursuivi. "Je n'accepterai pas l'établissement d'un régime militaire israélien à Gaza. Israël ne doit pas instaurer un régime civil à Gaza".

S'adressant directement à M. Netanyahu, M. Gallant a demandé au premier ministre de "prendre une décision et de déclarer qu'Israël n'établira pas de contrôle civil sur la bande de Gaza, qu'Israël n'établira pas de gouvernance militaire dans la bande de Gaza, et qu'une alternative au Hamas dans la bande de Gaza sera immédiatement mise en place".

Le ministre de la défense a ajouté que les dirigeants israéliens devaient prendre des "décisions difficiles", même face à d'éventuels "coûts personnels ou politiques", faisant ainsi écho aux accusations des détracteurs de M. Netanyahou selon lesquelles ce dernier empêcherait la conclusion d'un accord sur les otages pour des raisons politiques."

M. Netanyahu a répliqué peu après les remarques de M. Gallant, déclarant qu'il n'était pas "prêt à remplacer le Hamastan par le Fatahstan" dans une déclaration vidéo publiée le soir même.

Le premier ministre a déclaré à plusieurs reprises par le passé qu'il ne permettrait pas au Fatah, la plus grande faction de l'Autorité palestinienne (AP), de prendre le contrôle de la bande de Gaza. De son côté, l'administration Biden a plaidé en faveur d'une AP "renouvelée" qui prendrait le contrôle de l'enclave après la guerre.

"Tant que le Hamas restera intact, aucune autre partie n'interviendra pour gérer les affaires civiles à Gaza, et certainement pas l'Autorité palestinienne. 80 % des Palestiniens de Judée et de Samarie soutiennent le terrible massacre du 7 octobre", a déclaré M. Netanyahu.

L'Autorité palestinienne gouverne les centres de population palestiniens de Judée et de Samarie, connus sous le nom international de Cisjordanie, depuis les accords d'Oslo dans les années 90.

"L'Autorité palestinienne soutient la terreur, éduque à la terreur, finance la terreur. La première condition pour préparer le terrain à un autre parti est donc d'éliminer le Hamas, et de le faire sans excuses", a ajouté le premier ministre.

Après la déclaration de M. Gallant, qui avait été temporairement démis de ses fonctions par M. Netanyahu l'année dernière pour ne pas avoir soutenu la réforme judiciaire du gouvernement, plusieurs membres de la coalition ont publiquement critiqué ses remarques. Parmi eux figuraient plusieurs collègues de M. Gallant au sein du Likoud, notamment le ministre de la justice Yariv Levin et le ministre des communications Shlomo Karhi, ainsi que des hommes politiques plus à droite, comme le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui a autrefois défendu l'idée de rétablir les colonies israéliennes dans la bande de Gaza.

Le Ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, a demandé au cabinet d'organiser un vote pour empêcher l'Autorité palestinienne d'être impliquée dans la gouvernance de la bande de Gaza, et de renvoyer M. Gallant s'il votait contre.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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