Le Conseil de sécurité des Nations unies appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza après l'abstention des États-Unis lors du vote
Netanyahu annule une délégation israélienne qui devait arriver à Washington pour discuter des plans opérationnels de Rafah
Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé lundi un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza pour le mois sacré musulman du Ramadan, les États-Unis s'étant abstenus lors du vote.
La résolution appelait à la libération des otages, mais ne subordonnait pas l'instauration d'un cessez-le-feu à leur libération.
Un veto américain aurait empêché l'adoption de la résolution. Au lieu de cela, la mesure a été adoptée par 14 voix contre 0. Les États-Unis avaient déjà bloqué des résolutions similaires par le passé.
Israël considère la décision américaine comme un retrait de sa position constante tout au long de la guerre qui a débuté le 7 octobre. En réponse, le Premier ministre israélien, M. Netanyahu, a décidé de ne pas envoyer à Washington une délégation qui devait être dirigée par le ministre des affaires stratégiques, M. Ron Dermer, afin de discuter des plans d'Israël pour une opération militaire à Rafah.
"Les États-Unis ont abandonné leur politique à l'ONU aujourd'hui. Il y a quelques jours, ils ont soutenu une résolution du Conseil de sécurité qui liait l'appel au cessez-le-feu à la libération des otages", a déclaré le bureau du Premier ministre israélien dans un communiqué.
"La Chine et la Russie ont opposé leur veto à cette résolution en partie parce qu'elles s'opposaient à un cessez-le-feu lié à la libération d'otages. Pourtant, aujourd'hui, la Russie et la Chine ont rejoint l'Algérie et d'autres pays pour soutenir la nouvelle résolution, précisément parce qu'elle n'a aucun lien avec la libération des otages."
"Il est regrettable que les États-Unis n'aient pas opposé leur veto à la nouvelle résolution, qui appelle à un cessez-le-feu non subordonné à la libération des otages. Il s'agit là d'une rupture claire avec la position constante des États-Unis au sein du Conseil de sécurité depuis le début de la guerre", poursuit le communiqué.
"La résolution d'aujourd'hui donne au Hamas l'espoir que la pression internationale forcera Israël à accepter un cessez-le-feu sans la libération de nos otages, ce qui nuira à la fois à l'effort de guerre et à l'effort de libération des otages."
"Le Premier ministre Netanyahu a clairement indiqué hier soir que si les États-Unis s'écartaient de leur politique de principe et n'opposaient pas leur veto à cette résolution néfaste, il annulerait la visite de la délégation israélienne aux États-Unis. À la lumière du changement de position des États-Unis, le Premier ministre Netanyahu a décidé que la délégation resterait en Israël", conclut le communiqué.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré que les États-Unis étaient "très déçus de la décision de M. Netanyahu de ne pas envoyer ses conseillers pour des discussions à la Maison Blanche sur l'opération Rafah".
M. Kirby a insisté sur le fait que la position américaine n'avait pas changé et que les États-Unis n'étaient favorables à un cessez-le-feu permanent que si les otages étaient rendus.
L'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a qualifié la résolution de "non contraignante", déclarant au Conseil : "Nous n'étions pas d'accord avec tous les éléments de la résolution. C'est pourquoi nous n'avons malheureusement pas pu voter en faveur de la résolution... Nous soutenons pleinement certains des objectifs essentiels de cette résolution non contraignante".
"Cette résolution reconnaît à juste titre que, pendant le mois de Ramadan, nous devons nous réengager en faveur de la paix. Le Hamas peut le faire en acceptant l'accord proposé. Un cessez-le-feu peut commencer immédiatement avec la libération du premier otage. Nous devons donc faire pression sur le Hamas pour qu'il le fasse", a déclaré Mme Thomas-Greenfield.
L'ambassadeur d'Israël auprès des Nations unies, Gilad Erdan, a déclaré au Conseil que le retour des otages devait être sa "priorité numéro un".
"Votre demande de cessez-le-feu sans la conditionner à la libération de nos otages nuit aux efforts déployés pour les libérer et donne au Hamas l'espoir d'obtenir un cessez-le-feu sans les libérer. Tous les membres du Conseil auraient dû s'opposer à cette proposition", a déclaré M. Erdan.
Le Hamas s'est félicité de la décision du Conseil de sécurité des Nations unies et a publié la déclaration suivante : "Nous soulignons la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu permanent qui conduirait au retrait de toutes les forces sionistes de la bande de Gaza et au retour des réfugiés dans leurs foyers. Nous soulignons également notre volonté d'engager une mesure d'échange de prisonniers qui conduirait à une libération de part et d'autre."
Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a tweeté après le vote : "Le Conseil de sécurité vient d'approuver une résolution très attendue sur Gaza, exigeant un cessez-le-feu immédiat et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Cette résolution doit être mise en œuvre. Un échec serait impardonnable".
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.