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La Haute Cour ordonne au ministre de la Justice, M. Levin, de convoquer le comité de sélection des juges et de nommer le nouveau président de la Cour.

La Cour et le ministre de la justice s'accusent mutuellement d'agir "en contradiction avec la loi".

Le ministre de la Justice Yariv Levin arrive pour une audience dans le procès contre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à la Cour de district de Jérusalem le 21 mai 2024. Photo : Yonatan Sindel/Flash90

La Haute Cour de justice d'Israël a décidé dimanche à l'unanimité que le ministre de la justice, Yariv Levin, devait convoquer le comité de sélection des juges et élire un président à la Cour suprême dans un délai de 14 jours.

M. Levin refuse de convoquer le comité de sélection des juges depuis l'année dernière, après que la coalition n'a pas nommé ses candidats préférés au comité et que certaines de ses réformes judiciaires ont été invalidées par la Haute Cour.

Il a persisté dans ce refus malgré la retraite obligatoire de la précédente présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, en octobre 2023.

La Cour n'a pas eu de président nommé depuis cette date. Le juge Uzi Vogelman, le plus ancien juge de la Cour, a assuré l'intérim. Selon la tradition, le juge Isaac Amit, le plus ancien des juges, aurait été nommé nouveau président de la Cour puisque le juge Vogelman doit lui aussi prendre sa retraite obligatoire cet automne.

M. Levin a fait valoir qu'en tant que ministre de la justice et président de la commission, il disposait d'un pouvoir discrétionnaire illimité pour convoquer la commission quand il le souhaitait.

Il a également cherché à se débarrasser du système d'ancienneté actuel, en faisant nommer chaque nouveau président de tribunal par le comité de sélection des juges. Une partie des réformes judiciaires proposées par Levin comprend la restructuration du comité afin de donner plus d'influence à la coalition au pouvoir dans la nomination des juges.

La Cour, en rejetant la position de Levin concernant la convocation du comité, a déclaré que le ministre de la justice tentait de s'arroger un droit de veto sur la sélection du président de la Cour, un pouvoir qui n'est pas explicitement accordé par la loi fondamentale : Le pouvoir judiciaire.

La Haute Cour a donné au ministre Levin deux semaines à compter de dimanche pour publier les noms des candidats à la présidence de la Cour suprême au Journal officiel.

Récemment, M. Levin a présenté une proposition de compromis, dans laquelle son choix préféré pour la présidence de la Cour, le juge Yosef Elron, un juge conservateur, serait nommé pour un an, avant d'être mis à la retraite d'office, ou permettrait au juge Amit d'être nommé et à l'un des deux universitaires très conservateurs d'être choisi pour occuper la chaise restée vacante à la Cour.

Le président par intérim de la Cour suprême, M. Vogelman, s'opposerait à la seconde option, car aucun des deux universitaires n'a jamais été juge, ce qui, selon lui, les disqualifie pour une nomination à la Haute Cour de justice.

Dans leur ordonnance, les juges ont déclaré que l'objectif de la loi était de pourvoir le poste afin de permettre le bon fonctionnement de la Haute Cour.

"L'absence de cette nomination a causé un préjudice grave à l'intérêt public et au fonctionnement de la Cour, de l'autorité judiciaire et du système d'application de la loi", a écrit la juge Yael Wilner pour expliquer la décision de la Cour.

Le ministre Levin a qualifié l'ordonnance du tribunal de "prise de contrôle forcée du comité de sélection des juges".

"Le décret publié il y a peu, qui n'a d'équivalent dans aucune démocratie occidentale, n'a surpris personne. L'ordonnance, qui est explicitement contraire à la loi et qui a été émise en raison d'un grave conflit d'intérêts, constitue une prise de contrôle forcée du comité de sélection des juges et une prise illégale des pouvoirs du ministre", a déclaré M. Levin.

Levin et la Haute Cour s'accusent mutuellement d'avoir violé la loi fondamentale : Le pouvoir judiciaire concernant la nomination des juges.

En Israël, la nomination du président de la Cour suprême est régie par la loi fondamentale : Le pouvoir judiciaire.

Le président de la Cour suprême est nommé par le président d'Israël, sur recommandation du comité de sélection des juges.

Ce comité comprend neuf membres : trois juges de la Cour suprême (dont l'actuel président de la Cour suprême), deux ministres (dont le ministre de la justice), deux membres de la Knesset et deux représentants de l'Association du barreau israélien.

Traditionnellement, la nomination suit un système d'ancienneté, selon lequel le juge le plus ancien est sélectionné à la fin du mandat du président sortant. Cette pratique est un point de discorde, Levin ayant tenté de la modifier dans le cadre de la législation sur la réforme judiciaire l'année dernière.

Le mandat du président de la Cour suprême est limité à une période de sept ans et il n'est pas possible de le reconduire. En outre, les juges de la Haute Cour doivent prendre leur retraite à l'âge de 70 ans.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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